HUIT aspects favorables de la pratique taichichuan (Qigong)
A première lecture, le livre de Peter M.Wayne * m’avait paru un peu “fait pour plaire” mais en y repensant j’y trouve des synthèses bien adaptées à celles et ceux qui débutent ou ont envie de commencer comme à ceux qui, déjà investis dans la méthode auraient plaisir à en clarifier le propos et les effets.
Ainsi d’un tableau qui repère 8 éléments positifs intégrés à la pratique qui, je le souhaite, vous donneront envie de consulter cet ouvrage riche de compréhensions thérapeutiques et de protocoles pratiques.
Voici ce que j’en retiens :
La distinction apparente entre les aspects mentaux et les aspects physiques n’a de valeur qu’informative puisque l’exercice, global par essence, intègre sous la dénomination de corps taichi toutes les dimensions et les vibrations qui nous font être.
1. d’abord on y souligne l’activation de la conscience par une attention tournée vers ce qui passe et se passe en soi. Se centrer sur les états de tensions et d’aisance dans la posture, de fragilité ou de robustesse dans le mouvement permet de mieux identifier ce qui nous freine ou nous entraîne et par là de clarifier le rapport à soi et aux autres. Le centrage n’est pas un repli sur soi mais un un poste d’observation d’où l’on perçoit, ressent, pense et parle.
à l’heure où tout va vite, très vite l’exercice ralenti permet de remettre en phase la pensée, la sensation et l’action. Pour ne pas se sentir “dépassé”, rien de tel qu’une attention soutenue à ce qui est plutôt qu’à ce qui pourrait être. Etre présent au présent est le thème central de ce que l’on nomme volontiers “la pleine conscience”.
2. On augmente la puissance de l’intention par le biais d’images, de métaphores qui invitent à “faire comme si” en mobilisant les énergies propres à cet imaginaire. Associer les sens aux états du corps génère un meilleur fonctionnement de l’ensemble.
3. On suscite activement l’harmonisation de l’ensemble. L’individu n’est pas considéré comme un assemblage d’éléments os, muscles sang… ou de systèmes cardio-vasculaire, respiratoire… mais comme une activité, une vibration fondamentale prenant des états différents en un flux continu à travers tous les états de l’être. Des fluides à la charpente osseuse, du souffle à la pensée chaque état vibratoire s’aligne et s’accorde selon sa fonction à la globalité de l’ensemble.
4. On recherche activement l’alignement et la détente pour favoriser la libre circulation des souffles. De même valorise-t-on la modération plutôt que la performance, la douceur plutôt que la brutalité, la lenteur plus que la précipitation, la recherche de l’aisance plus que l’action achevée. La relaxation n’est pas le relâchement, la douceur n’est pas la mollesse, la lenteur n’exclut pas la vitesse.
5. Derrière la détente, il y a la robustesse. Si le premier degré de la détente est l’invitation à abandonner les tensions superflues, le deuxième pourra être l’étirement autorisant la souplesse. Les postures tenues conjuguent robustesse, détente et souplesse.
6. La respiration est le grand soufflet qui anime tout l’organisme. La posture verticale dégagée associée à la détente accroissent l’amplitude et le volume respiratoire. La conduite mentale du souffle et de la sensation ralentit le processus en permettant un meilleur rendement cellulaire des échanges gazeux. Cette activation a un effet correctif bien connu sur les méfaits du stress.
7. Fondamentalement Taichi invite à mettre en rapport, à créer des relations. Outre la relation personnelle avec l’enseignant et les membres du groupe, la pratique éveille le sentiment plus large de faire partie de la communauté de ceux qui ont choisi une pratique en accord avec leur mode de vie. On se reconnaît entre pratiquants, on vit des expériences similaires et on peut en parler, échanger, commenter. Cela confère une sorte d’appartenance identitaire favorable au mieux-être. Plus précisément, la rencontre du partenaire/adversaire dans le duo/duel permet de prendre la mesure de son avancement, de vérifier ses acquis et de “sentir” l’autre.
8. La philosophie, d’aucuns diraient la sagesse associée au Taichi invite à questionner le sens de la vie, à dégager les valeurs du vivants et à en mettre en acte la puissance symbolique dans une pratique ritualisée. On s’arrête, on commence, on développe et on conclut selon un mode prescrit dans les formes chorégraphiées.
* Peter M Wayne . Taï-chi la méditation en mouvement www.pocket.fr