TaiJiQuan – Entrez dans la robustesse et l’élégance du geste
Le chercheur en biologie Olivier Hamant présente sur Youtube une réflexion documentée sur la nécessité de passer d’une culture de la performance à une culture de la robustesse.
En effet, la doctrine de la performance nous incite à chercher le contrôle optimal pour dominer les aléas des phénomènes naturels ou ceux de la finance pour tout soumettre à notre mesure et nos besoins.
Voilà le monde de la domination, de la compétition, de la violence et du contrôle.
Nous sommes drogués à la performance !
Mais aujourd’hui, mieux vaut prendre le vivant pour modèle !
Par définition adaptable, la nature se maintient à travers toutes les vicissitudes de l’évolution depuis des millénaires.
Comme l’environnement n’est plus stable, que les ressources se raréfient, que le monde vacille, que le changement et les fluctuations sont la règle : la performance n’est plus de mise, c’est l’adaptabilité qui assurera la pérennité.
Je ne prétend évidement pas exposer fidèlement les propos de l’auteur, à vous d’aller les consulter.
Cela fait longtemps que j’associe robustesse et adaptabilité à la pratique Taiji/QiGong.
Suivant le modèle vivant, ( le Dao), l’esprit de la pratique se centre sur le mieux-être, s’affine dans la rencontre et l’échange, met l’accent sur l’écoute et l’entendement pour s’adapter à la permanence du changement.
La quête n’est jamais finie, il n’y a pas de produit achevé mais, une constante régénération.
Cela invite à cultiver la disponibilité et la transformation souple, à prendre le temps en restant assidu et léger.
Curieusement la pratique revendique un caractère martial ce qui semble la mettre d’emblée du côté de la rivalité compétitive sinon guerrière et, en tous cas, loin de la coopération.
C’est méconnaître l’esprit des échanges où l’affrontement (tui shou) ne vise pas à éliminer l’autre, chacun faisant de son mieux pour découvrir ses forces, ses faiblesses ou ses fragilités. Il ne s’agit pas d’être invulnérable mais au contraire d’accepter sa vulnérabilité pour trouver en son sein les forces de la régénération.
Se sentir à l’aise dans la turbulence, chercher le calme dans la tourmente implique de lâcher cette volonté de contrôle, se détachant ainsi d’une identité crispée sur la domination.
Il s’agit de faire confiance, à soi et à la vie.
Alors, l’aventure vous embarque dans une relation de réciprocité où chacun cherche à rendre l’autre plus beau, plus vrai, plus juste, plus en accord avec la dynamique du vivant.
Jean Luc Perot