QIgong et Taijiquan qu’est ce à dire ?
Gymnastiques, danses, arts martiaux ou méditation ?
Mais… le tout à la fois.
Notre tendance à vouloir classifier et étiqueter ne s’accorde pas bien à ces pratiques.
En outre ces appellations usuelles recouvrent aujourd’hui un large champ d’application. Ainsi :
– La gymnastique, exercice du corps va de la gymnastique sportive à la musculation et aux gymnastiques douces.
D’évidence donc on pratique une gymnastique au sens l’on cherche à tonifier et assouplir le corps par des postures, des mouvements et des étirements.
Néanmoins, le musculature n’est pas au premier plan, on ne cherche pas spécialement à accroître son volume et sa puissance. Le muscle, premier outil du cerveau est au service du mouvement. Il n’est pas considéré localement mais dans sa participation à une suite musculaire, tendineuse, articulaire et surtout conjonctive qui fait tenir et articule l’ensemble du corps. On met l’accent sur la détente et sur la mise en tension par étirement.
La danse couvre elle aussi un champ tellement vaste, de la danse classique à danse moderne, de la danse folklorique à la danse de rue. Elles ont en commun la gestion de l’espace et du rythme. Le rythme, une ponctuation du temps, une alternance d’accents, de temps forts et faibles, de fluidité et de suspens; l’espace, une écriture gestuelle dans le contenant du lieu. On y joue “ comme un poisson dans l’eau”.
Les formes (chorégraphies) du Taijiquan et des Qigong sont certainement une danse certes marquées par la lenteur du geste mais elles jouent du rythme comme du point, de la ligne, de la surface et du volume.
Le propos énergétique vise la capacité à occuper l’espace pour faire rayonner la présence et le geste.
– Le registre des arts martiaux est tout aussi étendu, avec pléthore de styles et de formes. On entre dans la relation à l’adversaire ou aux adversaires en construisant des savoir-faire et des stratégies. On y cultive la force, la vitesse et l’habileté.
La philosophie qui nourrit la pratique du Taijiquan propose d’opposer la douceur et la fluidité à la force brutale. l’image de l’eau est récurrente, elle s’écoule, contourne l’obstacle, submerge et déborde… le défi est de tenir dans un face à face ou d’évidence force et vitesse sont déterminants.
Le Qigong joue activement dans la construction d’une robustesse susceptible de tenir le choc. Le versant martial du Taijiquan, duel qui va de la confrontation douce au pugilat s’appuie nécessairement sur le Qigong .
– La méditation connaît aussi un grand nombre de variations. On la croit volontiers liée à des pratiques religieuses, mais les avancées neuro-scientifiques ont ouvert des champs d’exploration et d’entraînement qui s’appuient sur le fonctionnement du cerveau.
Dans nos pratiques, la conscience de soi est au premier plan. L’écoute intérieure ou la vision intériorisée prend appui sur les perceptions et les sensations pour construire une représentation intime de notre fonctionnement. L’imaginaire entre en jeu pour suivre des mouvements d’eau et de feu, des courants d’énergie, des rayonnements où la matérialité s’estompe au profit d’une présence énergétique.
Bien difficile donc de donner une définition exclusive de nos pratiques. Les appellations chinoises consacrées par l’usage recouvrent tous les aspects évoqués et chacun est libre de mettre en valeur les dimensions qui lui conviennent : esthétique, ludique, thérapeutique ou martiale.
Les ateliers de LA MAIN FRANCHE septembre 2024